L’acte théâtral réunit des personnages appartenant à un monde fictionnel sur une scène et des Spectateurs dans la salle ancrés dans la réalité. Cette réunion, cette rencontre, parce qu’elle est vivante est fragile et doit être préservée, sauvegardée. Mais, qui peut assurer cette sauvegarde ? Le personnage ? Sûrement pas, il est pris au piège de son carcan fictionnel (textes, didascalies,). L’Acteur ? Surtout pas ! Il se doit de rester « Invisible ». Pour répondre à cette problématique, nous avons choisi de « donner vie » à un être fictionnel à part, que nous avons appelé Le RACONTEUR.
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Fin connaisseur du Théâtre et de ses conventions, le Raconteur installera les éléments du « rituel de la représentation ». C’est lui, qui veillera à accueillir le spectateur, qui veillera au partage. Toujours bienveillant, distribuant ces « caresses de l’œil », il sera un médiateur, un passeur, accompagnant le public de la réalité vers la fiction. Mais son rôle d’hôte ne va pas s’arrêter là. Afin que la fiction s’incarne, il prêtera sa voix, son corps aux personnages de l’histoire. Il viendra jouer avec l’Inanimé et donnera vie « aux acteurs en effigies », que sont le masque, l’objet, ou la marionnette.
Le Raconteur portera en lui la nécessité impérieuse du jeu… il fera « Théâtre de tout… » et jouera avec ce tout : avec les éléments de décor, de costume, avec les sources lumineuses… avec les conventions théâtrales elles-mêmes. Vidant la scène de tout « réalisme mimétique », il convoquera nos imaginaires, nos fantaisies, nos poésies et s’adressera sans cesse à nos âmes d’enfants !…
Le Raconteur permettra l’oscillation permanente entre « illusion » et « dénégation », favorisant par la même le plaisir du spectateur.
Le Raconteur nous rappellera à chaque instant, à chaque seconde, à chaque pulsation, que le spectacle est vivant… que la rencontre se passe « ici et maintenant »… que tout y est unique et éphémère.
Chaque nouvelle création appellera une adaptation du profil du Raconteur.